TAYEB SDDIKI : LE MONSTRE SACRE DU THEATRE MAROCAIN EST MORT

TAYEB SDDIKI : LE MONSTRE SACRE DU THEATRE MAROCAIN EST MORT

Le rideau est tombé. Tayeb saddiki, le grand dramaturge marocain est décédé ce vendredi 5 février. Sa disparition met fin à une longue et grande page de l’histoire du théâtre moderne au Maroc. Dès les années 60, le maître reprenait certains grands textes de la littérature arabe dans des mises en scène modernes et innovantes. Dans ses pièces, il s’inspirait aussi des traditions orales marocaines de «la halqa», à la manière des troubadours du Moyen âge. Molière, Beckett, Courteline ou Ionesco, également dans son répertoire, sont adaptés pour la première fois en langue arabe. Auteur, traducteur, et metteur en scène au théâtre et à la télévision, Tayeb Saddiki s’était produit dans près d’une cinquantaine de pièces de théâtre et de nombreux téléfilms et long-métrages. Son influence a été également décisive pour la scène musicale marocaine puisque c’est aussi lui qui avait dirigé, à leur début, les plus grandes formations de l’époque, Jil Jilala et Nass El Ghiwane.

Après avoir dirigé le Théâtre municipal de Casablanca et le théâtre Mohammed V de Rabat, il crée, à partir des années 80, plusieurs troupes de théâtre dont le « théâtre ambulant », « théâtre ouvrier », et le « théâtre des gens ». Ses dernières apparitions en public remontent à 2012, notamment au Salon du Livre, à l’occasion de la signature de sa biographie par l’écrivain Hassan Habibi. La même année, la Fnac lui avait donné carte blanche pour son rendez-vous «Les livres et Vous ». Extrait.